Lundi 11 mars 2013
Aujourd'hui c'est mon tour : fibroscopie et coloscopie.
Depuis samedi l'angoisse est à son paroxysme.
J'essaie comme je peux de me calmer, mais je n'y arrive pas vraiment. Il faut dire que la semaine a commencé par une action difficile émotionnellement pour moi. Doudou aussi doit être un peu inquiet. Je ne sais pas... samedi soir j'étais mal et quand j'ai fini par le lui dire, il n'a rien trouvé de mieux que de m'engueuler, en disant que mes angoisses n'étaient pas justifiées ! Était-ce parce que lui aussi était inquiet ? Toujours est-il que je me souviendrai de la leçon et à l'avenir, je garderai mes inquiétudes pour moi. Je voulais un peu de réconfort, pas une engueulade ! « Vous avez perdu Madame Doudounette : rejouez plus tard ! »
La nuit sera... "The saturday nigth fever de la marmotte "!
La préparation à l'examen est un peu difficile :
Depuis vendredi je ne suis autorisée à manger que quelques aliments, mais si j'enlève ceux auxquels je suis allergique, ça en élimine certains. Mes repas de vendredi à dimanche midi sont constitués uniquement de jambon, biscottes, pâtes et beurre. Heureusement le thé est autorisé, je l'ai échappée belle ! Bon allez courage Doudounette, c'est pour 3 jours...
Dimanche commence la partie la moins drôle : le lavement.
De 18 à 19 heures, je dois avaler un litre de produit, euh comment dire... non je ne vois pas d'autre mot : dégueulasse !!!
19 heures, mon dîner doit être constitué uniquement d'un bouillon (super du liquide ! Je viens de m'avaler un litre de flotte mélangée à un produit dégueulasse, c'est vrai j'avais soif !!)
Avant le nettoyage de l'intérieur nettoyons l'extérieur ! Pour l'occasion j'ai l'honneur des tester un nouveau gel douche : Bétadine de chez « jepueà300mètres » !
De 20 heures à 22 heures, je dois (au cas où je me sentirai un peu déshydratée !!) d'avaler 2 litres de l'horrible mixture !
Les premiers « vrais » effets se font ressentir : une armée de gargouillis s'est invitée dans mon ventre (ils devaient être cachés dans la bouteille de l'horrible élixir) et voilà que commence le grand nettoyage, dont je vous épargnerai les détails (même si à l'écrit vous n'avez ni l'odeur, ni les bruits !!)
23 heures : après avoir vu un film d'une heure et demie en pointillés (heureusement qu'il y a les DVD et qu'on peut mettre pause !!), nous allons nous coucher.
Ce soir on dort au « camping Doudounette » !
Me voilà installée dans le lit de ma belle-fille et Mon Doudou se retrouve sur le matelas de son fils au sol à côté de moi. Pas trop près pour que je puisse me lever au cas où mon armée de gargouillis souhaiterait sortir pendant la nuit ! Trop loin pour que je puisse avoir un câlin qui m'apaiserait...
Je fini par m'endormir d'un sommeil agité me dira Doudou le lendemain. Lui, dormira d'un oeil pour surveiller un éventuel malaise dû à un affaiblissement.
5 heures du matin : Non le camping Doudounette n'est pas un camp militaire, mais pourtant le réveil sonne avant le lever du jour afin de, devinez quoi …. de boire un litre d'élixir !
Ben quoi en 6 heures de sommeil, j'aurai très bien pu me déshydrater, mourir de soif … mais non mon super gastro-entérologue a pensé à tout ! J'ai une heure pour m'avaler ce litre : beurk !
6 heures 30 : debout ! Comme j'aime les bonnes choses, j'ai droit à une seconde douche avec mon super gel douche !!!
7 heures 20 : départ pour l'abattoir ! J'ai connu la voiture et des trajets avec Mon Doudou plus joyeux !
Nous avions rendez vous à 8 heures 20, mais pour une fois, nous avons bien fait de partir une heure avant alors qu'il ne faut qu'un quart d'heure pour y aller... Il faut passer par l'accueil devant lequel 5 ou 6 personnes attendent déjà.
Dossier fait, facture payée ... direction le 4ème étage !
Un, deux, trois... quatre petits bisous volés à Mon Doudou et me voilà dans une grande pièce avec une télé allumée et une autre dame qui attend. Une infirmière me donne les consignes : déshabillage total, et j'ai le droit de mettre une élégante blouse en papier dix fois trop grande pour moi (et pourtant je n'ai pas une taille mannequin, alors j'imagine celle qui l'ont combien de fois elles font le tour dans leur blouse !) avec ouverture dans le dos (comme ça tu as le cul à l'air et on le voit !), charlotte sur la tête (non décidément, je n'ai vraiment pas une tête à chapeau !) et chaussettes anti-dérapantes (ils ont peur que je me casse la gueule en m'échappant ou quoi ?). Je suis d'une élégance... je vous laisse imaginer... je ne préfère pas me voir ! Non je suis mauvaise langue, le tout est coordonné bleu, ça aurait pu être pire … rose par exemple, afin de faire « petit cochon »... moi j'ai déjà la forme, le poids et l'odeur grâce à mon super gel douche, il ne me manque que la couleur !
La dame flippe un maximum, elle parle beaucoup et me raconte qu'elle a peur mais qu'elle ne sait pas pourquoi … ben c'est peut être pas la peine de me refiler ton angoisse, allez, on vit dans un monde d'égoïstes paraît il, vas y, fais honneur à notre monde !!! Elle a le droit à un petit calmant sous la langue (mais qui ne l'empêche pas de parler !). Elle parle, elle parle … le calmant doit commencer son effet, elle s'embrouille dans ses paroles, mais elle parle toujours ! Le brancardier vient la chercher....
Me voilà seule. Je lis quelques pages pour essayer de m'évader un peu...
9 heures, le gentil brancardier vient me chercher et me monte à l'étage du dessus où se trouve le bloc, il me dépose dans la salle de réveil, c'est curieux je sais que je suis réveillée !
Voilà que commence un grand moment de bonheur : l'installation du cathéter pour l'anesthésie :
Quand on a pas de veine, on n'a pas de veine !!! sans mauvais jeu de mot, !
L'anesthésiste ne voit pas mes veines dans ma main gauche, mais comme il est têtu et que ce n'est pas un petit cochon bleu qui va lui résister, il essaie quand même de me piquer à cet endroit là. Sans doute un peu au pif, puisqu'il ne voit pas de veine. Il injecte un produit : Gagné ! Il est effectivement à côté (en même temps c'était couru d'avance puisqu'il n'avait rien vu !!!). Le produit se diffuse dans ma main et je vous laisse imaginer ce que j'ai ressenti à ce moment là.
La principal qualité d'un anesthésiste ? Têtu et fier de l'être ! La main gauche lui a résisté ? Pas grave, on va essayer la droite !! Ah, ben on voit pas les veines non plus là … mais l’anesthésiste est joueur ! Alors on recommence,Annonce générale à toute la population veineuse « si une veine est dans le coin qu'elle se mette sous l'aiguille qui va apparaître, prêt ? Partez !!! » Ah, ben la veine est bien moins joueuse que l'anesthésiste... ou moins obéissante je ne sais pas.... enfin elle ne s'est pas mise à l'endroit où il a piqué, ou peut être est ce lui qui n'a pas piqué à l'endroit où il y avait une veine ???? Deuxième essais non concluant ! Mais cette fois on ne gâche pas encore du produit, moi ça m'arrange j'ai déjà une dose dans l'autre main qui me brûle à tel point que les veines qui n'ont pas voulu se présenter tout à l'heure sont maintenant brulées au 3ème degrés ! Ben ouais, ben fallait venir quand le monsieur a piqué... et ouais !
Rappelez vous l'anesthésiste et têtu et joueur … avant le troisième essai on peut lui découvrir un autre trait de caractère : euh... con ? Non ça c'est vulgaire, alors je vais dire pas très psychologue (en même temps il est anesthésiste pas psy ! Il est là pour te faire dormir, pas pour t'écouter et encore moins écouter ta douleur !)
Donc après m'avoir gentiment dit que c'était le problème avec les gros(ses) qu'on voyait pas leur veines …ah non il n'a pas pris option diplomatie pendant ses études, il me dit qu'il fait une dernière tentative dans l'avant bras. Euh... il sait que si je me fais torturer aujourd'hui c'est pas parce que je ne savais pas comment occuper mes vacances de février, mais justement parce que comme je suis une baleine, je vais me faire opérer pour maigrir, et qu'avant l'opération il faut qu'on vérifie mon estomac ??? Non mais prévenez le, il aura l'air moins con la prochaine fois !
Je ne vous cache pas que je suis hypertendue, j'ai mal à ma main gauche, j'ai peur qu'il n'y arrive pas une fois de plus et que j'ai fait tout ça pour rien, qu'il annule aujourd'hui et que ça compromette mon intervention dans 15 jours... Je ne sais plus si les larmes qui coulent sont dues à la douleur ou à la déception.
Il reconnaît qu'il n'est pas très doué avec moi, et interpelle une infirmière lui indiquant que s'il échoue, ce sera à son tour d'essayer … euh, on peut passer directement par l'infirmière ? Il a déjà joué deux fois, pas toujours au même … Est-ce la peur de se faire ridiculiser, la présence de l'infirmière, ou une veine compatissante qui s'est dit que s'il elle ne se mettait pas sur le chemin de l'aiguille il n'y arriverait jamais ce pauvre con d'anesthésiste joueur et têtu ???? Je ne sais pas, mais cette troisième tentative fut la bonne... Et j'ai pu pousser un "ouf" de soulagement, très court puisque le docteur attendait que l'anesthésiste ait fini sa "veine-party sur Doudounette-console" pour s'occuper de mon cas !!!
9 heures 20 Promenade en lit jusqu'au bloc, mettez vous sur le côté, oui c'est ça comme ça et …. plus rien !!!
J'ouvre un oeil, arrache ce tuyau dans mon nez qui me souffle de l'oxygène et m'assèche la bouche.
Je suis allongée sur le dos, les bras rassemblés sur mon ventre. Je n'ai pas mal à tel point que je me demande un instant si les examens ont bien eu lieu.
Je boirai bien un petit coup moi, ben quoi je me suis habituée à un nouveau rythme 1 litre à l'heure... d'ailleurs quelle heure est il ?
10 heure 20 me répond la première personne qui passe ! Et non je n'aurai pas à boire. Si c'est pas de l'esprit de contrariété ça !
Le gastro vient me voir, tout s'est bien passé. Il me fait un compte rendu rapide : mon estomac est remonté d'un centimètre (euh... ça fait quoi concrètement ça ???? et mon opération elle est compromise ???) et il m'a enlevé un polype qui part pour analyses (et il était comment ce polype ? J'aurais quand les résultats de l'analyse ? Ça change quelque chose pour mon opération ? Y'a un traitement en attendant ???)
Toutes ces questions qui me traversent l'esprit sortent en vrac. L’estomac n'est pas trop remonté et ne pose donc pas de difficulté majeure pour l'intervention. Concernant le polype, il faut que je contacte mon médecin traitant dans un mois pour avoir les résultats, mais il pense que ce n'est pas inquiétant sans pour autant pouvoir l'affirmer.
Une bonne heure après le brancardier me redescend et je retrouve la dame de l'arrivée. Elle est en pleine forme. Son examen s'est bien passé, elle me dit qu'après une collation ça va tout de suite mieux. Alors là je veux bien la croire, mon bouillon d'hier est looooin, rien que d'y penser ça résonne dans mon estomac !
Tout est OK pour elle, elle s'en va. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. La télé est toujours allumée. C'est l'émission "les z'amours". Ce bruit me saoule. Je l'éteins et me replonge dans mon bouquin.
Arrive ma collation : je me jette dessus comme la pauvreté sur le monde ! J'ai faim, soif ! Je me régale avec le chocolat froid, le pain beurre-confiture, le yaourt aux morceaux de fraises et la compote de pommes. Ben oui c'est désuet mais semble tellement bon !
J'entends une toux qui m'est familière derrière la porte. Mon Doudou est là, je vais pas tarder à sortir. Yes !
13 heures je suis dehors. Un peu château-branlante, mais ça va l'faire … le cochon bleu est costaud tout de même !
Retour à la maison, bien contente que ce soit fini !!!
Demain branchement pour le test de l'apnée du sommeil ....